Les OERT (organisation d’entretien du réseau tertiaire, puis organisation pour l’entretien et l’exploitation du réseau tertiaire) ont été mises en place à partir de 2001. On en compte aujourd’hui prêt de 3000 dont la majorité est non-fonctionnelle. Les producteurs ne se reconnaissent pas dans ces organisations imposées.

Dans le cadre d’ASIrri un questionnement important a été : quelle amplitude de changements institutionnels est-il pertinent d’introduire, et à quelle vitesse, pour activer ces organisations d’irrigants ? Faut-il une refonte immédiate et complète de ces organisations ? Ou bien devrait-on procéder par changements lents successifs ? Le contexte institutionnel n’était pas favorable à une refonte radicale ainsi la seconde option a été choisie.

Cette partie présente à la fois des éléments de diagnostics (rapports de stage) ainsi que les outils (typologie notamment) qui ont été utilisés dans le cadre d’ASIrri.

La forme actuelle des OERT pose en effet plusieurs questions :

• Le statut associatif est-il le plus pertinent alors que l’adhésion au sein d’une OERT de tous les attributaires sur un même arroseur est obligatoire ?
• Les membres officiels sont les attributaires de parcelles et cela exclue donc les femmes qui sont rarement attributaires alors qu’elles sont des utilisatrices majeures des réseaux. Quelle place pour les femmes dans ces organisations ? Quelles places pour les autres utilisateurs non attributaires ?
• Les OERT sont organisées autour d’un arroseur alors que les producteurs se plaignent avant tout de problèmes de drainage. Certaines OERT sont très petites (5 membres). Faut-il alors revoir la maille hydraulique de base des OERT ? Faut-il croiser maillage hydraulique (irrigation et / ou drainage) et maillage villageois ?
• Les OERT doivent-elles se limiter aux fonctions de gestion de l’eau et d’entretien ou bien peuvent-elles prendre en charge d’autres fonctions ? Comment s’assurer que la prise en charge d’autres fonctions ne vienne pas en compétition avec les autres OP de la zone tout en améliorant le modèle économique des OERT ?
• Comment aller au-delà du niveau tertiaire et structurer les irrigants au niveau supra-OERT ? Faut-il envisager la création d’unions et de fédérations d’OERT aux niveaux II et I comme l’envisage l’Office du Niger ? Faut-il plutôt faire le lien avec les comités paritaires de partiteurs (qui sont non fonctionnels à ce stade) ? Faut-il faire le lien avec les autres OP de la zone ?

Dans la démarche ASIrri :

• D’abord on s’est autorisé ces réflexions sur les changements institutionnels nécessaires, même si la stratégie a été de ne pas refondre le système : les réformes institutionnelles pourront venir ultérieurement en se basant sur des pratiques vécues des OERT et des autres acteurs ;
• Ensuite on a reconnu et caractérisé la diversité des OERT. Une typologie a été élaborée et les services ont été adaptés aux différents types d’OERT ;
• Enfin on a reconnu que le développement des OERT est un processus.

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